Christophe Maé :"Ça va être un grand moment"


PAPEETE, le 23 octobre 2017 - L'auteur compositeur Christophe Maé sera en concert à Toa'ta ce vendredi. L'artiste a choisi de clore sa tournée à Tahiti où il "met les pieds pour la première fois". Il promet un grand moment.

Vendredi sera le dernier concert de votre tournée de plus de 140 dates, c'était bien ? Pourquoi clore votre tournée à Tahiti ?
"C'était une tournée intense, magnifique. On a fait plus de 140 concerts. Je crois qu'on a fait la fête avec pratiquement 500 000 personnes. Tous les soirs les salles étaient remplies. Ce qui était magnifique c'est que pendant cette tournée, j'ai fêté mes 10 ans de scène. Les gens sont fidèles d'une tournée, d'un album à l'autre. Le public a grandi avec moi, je m'en rends compte. Au début c'était des demoiselles, aujourd'hui elles viennent avec leur mec, il y a des papas avec leurs enfants. Il y a vraiment deux, trois générations dans les salles.

J'ai proposé un show qui me tenait à cœur avec une scène B au milieu des gens. Il y a quelque chose d'hyper intimiste. C'est plus spontané que les tournées précédentes. Je clôture cette tournée ici à Tahiti. C'est la première fois que j'y mets les pieds. J'ai eu un accueil extraordinaire. Pour notre arrivée à l'aéroport, c'était magnifique. Ça chantait, ça dansait, ça jouait, ils étaient une vingtaine… rien que revivre ça j'ai envie de repartir et de revenir".

Vous vous attendiez à un tel accueil ?
"Sincèrement non. On m'avait dit que c'était quelque chose, que c'était un grand moment, mais je ne m'attendais pas du tout à ça. Depuis quelques jours on est là à l'hôtel et je rencontre plein de Tahitiens. On ne s'y fait pas parce qu'on est quand même à 24 heures de vol de chez nous et je rencontre des gens qui me parlent de mes chansons, qui se sont appropriés les histoires. Cela fait chaud au cœur. Même si on sait que c'est français, que la radio diffuse nos chansons, il faut le vivre pour y croire. C'est très émouvant".

Est-ce que vous avez prévu quelque chose de particulier pour cette dernière scène en Polynésie ?
"Pas vraiment, on va le vivre sur le moment. Cela va être un grand moment et avec les musiciens je vais en profiter un maximum, comme toute la tournée. Je pense qu'il n'y a pas de meilleur public d'une région à une autre, je pense qu'il y a juste des gens avec leur culture. Il y a des publics qui sont plus démonstratifs que d'autres, mais ce n'est pas pour autant qu'ils ne sont pas à l'écoute. A Nouméa, ils étaient très démonstratifs, je pense qu'ici ce sera un peu pareil. Je marche vraiment au feeling".


Vous êtes arrivés vendredi, comment trouvez-vous la Polynésie ?
"Je parle avec plein de gens. On est sortis, on est allé se promener. Je sens des gens spontanés, vrais, hyper chaleureux qui ne cachent pas leurs sentiments. C'est très touchant. Je suis ravi d'être ici. Cela faisait des années que je voulais venir, mais comme j'ai deux petits gars, ils étaient trop petits pour supporter l'avion. C'était le bon moment, le bon timing".

Est-ce que vous pourriez trouver l'inspiration ici ?
"Carrément oui. J'ai noté quelques phrases".

Est-ce que vous jouez du ukulele ?
"Non, mais je compte bien en rapporter un (rires)".

Vous connaissez un peu la musique polynésienne ?
"On a eu la chance d'avoir rencontré des groupes et ça joue grave. On est allé dans le centre-ville, ça jouait un peu de partout. Toutes les formations jouent très bien. Je suis là pour découvrir, on va rester un moment ici. En tout cas, j'adore".

Cet album est un album plus personnel, mais aussi plus engagé ?
"Oui c'est un album que j'ai écrit à l'aube de la quarantaine. J'avais envie de me poser, de me raconter un peu plus, raconter qui j'étais. Ça commençait avec il est où le bonheur, cet état qui n'est pas constant. J'avais vraiment envie de parler de ça du moins comment moi je le vivais dans tous les cas. J'avais envie d'avoir des thèmes comme les amis, dire qu'on a la chance de les choisir pour le bon et qu'on se tape aussi tout ce qui va avec. Les décrire un par un avec un côté plus ironique, parler de l'hypocondriaque, le radin. Cela donne des chansons que je trouve très réussies. J'ai eu la chance de rencontrer un mec avec qui j'ai écrit beaucoup, qui s'appelle Paul École, qui a une belle plume. Ça a matché tout de suite. Je ne parle pas trop de moi en temps normal, je fais ce métier pour être sur la route, en concert ou en studio pour composer. Je trouvais que c'était le bon moment de me raconter un peu plus en musique. Il y a beaucoup de gens qui m'ont dit qu'en écoutant ce dernier album on sait qui je suis. C'est quelque chose qui me touche, j'avais vraiment envie de ça".

Depuis dix ans, c'est toujours la même équipe de musiciens qui vous accompagnent ?
"Oui. Il y en a un avec qui je fais de la musique depuis 22 ans. Pour moi c'est très important d'avoir ma famille musicale avec moi. Quand je me retourne, j'aime bien savoir qui j'ai à côté de moi et ne pas sentir quelqu'un qui est là juste pour recevoir son cachet. Je voyage avec tous mes musiciens, on est ensemble. C'est vraiment une famille. Il y en a certains, cela fait dix ans qu'ils sont là, pour d'autres c'est la deuxième tournée. Ce sont mes frérots quoi. Vendredi on sera huit sur scène. Cela me tenait vraiment à cœur d'emmener toute l'équipe pour clôturer la tournée ensemble et fêter ces 150 dates".

La suite c'est quoi ?
"On va rentrer sagement à la maison. On va retrouver une vie un peu ordinaire. Retourner à la vie normale pour retrouver l'inspiration. Je vais commencer à réfléchir un peu à la suite. Mon plus grand luxe aujourd'hui c'est que je ne suis pas pressé. Le prochain album ce ne sera que des chansons. Tant que je ne serais pas content de ce que je fais, je prendrais le temps qu'il faut. C'est le plus grand luxe, je n'ai pas de pression".

Infos pratiques :

concert le 27 octobre à Toa'ta à partir de 19h30
Billet en vente Carrefour et Radio 1
Billeterie en ligne
A partir de 5 500 francs

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Lundi 23 Octobre 2017 à 16:52 | Lu 6549 fois